Et une de moins, une !

Posted on 16 décembre 2011

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Et une de moins, une ! Cette fois c’est fini, les américains viennent de fermer leur dernière base militaire en Irak. Encore quelques bisous d’adieu et à la fin du mois, terminée définitivement la guerre d’Irak ! Chic !

Du coup, dans quasiment toute la presse, on peut lire des articles assez édifiants sur le bilan de cette guerre en Irak, je vous laisse les lire, c’est sinistre de réalisme, et je n’en tire qu’un chiffre : 1000 milliards de dollars environ, c’est le prix qu’elle aurait coûté. (chiffre annoncé par Obama en août 2010 et confirmé par lui hier, avec un petit… « plus de 1000″…)

Je dis bien « aurait », parce que, dès novembre 2002, soit avant le déclenchement de cette guerre, une très sérieuse étude scientifique américaine envisageait un coût possible de plus de 1900 milliards de dollars.

Et parce qu’en 2008 le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz l’estimait déjà à 3000 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis, auxquels ajouter 3000 milliards supportés par le reste du monde. Et selon lui, ces sommes auraient été financées par l’emprunt, c’est à dire sous forme de… dette.

Tiens, la dette ! Cela ne vous rappelle pas un truc !

Bon, je ne chipoterai pas sur des chiffres à la hausse ou à la baisse. Quant à l’économie, ses variables sont si fluctuantes (nec mergitur, comme disait mon ami César) que je n’y serai jamais maître nageur (ou chanteur). Et comme l’on ne connaîtra sans doute jamais les chiffres réels, secret défense oblige… Bref…

Au début de la guerre, le gouvernement Bush par la voie de Donald (Duck) Rumsfeld l’avait estimée à 50 milliards de dollars, une estimation selon lui « gonflée ». Il est vrai qu’il prévoyait alors une guerre courte, pouvant durer de « six jours à six semaines ».

De 6 jours à 6 semaines… qui auront duré plus de 8 ans. Et pour la suite, eh bien débrouillez vous avec le bordel qu’on vous a laissé !

Bon, ce n’est pas facile de faire un peu d’humour avec la guerre, sauf si l’on abstrait le nombre de morts ! Mais après tout, une guerre sans morts, cela n’est pas une guerre, comme disait mon tonton général (d’opérette).

Revenons donc aux chiffres. En fait Donald (Duck) Rumsfeld n’avait pas fait un si mauvais calcul. Si je multiplie ses prévisions sur 8 ans, on arrive à plus de 3000 milliards de dollars, soit les chiffres donnés par Stiglitz. Le bon Donald s’était juste trompé… sur la durée !

Ouais ! « il est plus difficile de terminer une guerre que d’en commencer une ». Aurait pu dire mon tonton Marcel (lui aussi général, mais de tout et de n’importe quoi).

Sauf que cette petite phrase n’est pas du Marcel, mais de Barack Obama. Ben oui, il faut savoir être lapalissadien, lorsqu’on est président des Etats-Unis. Et notre brave homme d’ajouter, « Bien sûr, l’Irak n’est pas devenu un endroit parfait. Cependant, nous laissons derrière nous un Irak souverain, stable et à même d’assumer seul ses responsabilités, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par le peuple ».

Ah que ! Il faut savoir aussi être utopiste, lorsqu’on est président des Etats-Unis.

Et comme il paraît que les morts en guerre ne comptent pas, comptons les quand même ! 150.000 morts civils, c’est le chiffre que l’on peut lire un peu partout aujourd’hui. Sauf qu’en janvier 2008, il y a bientôt quatre ans donc, l’Organisation Mondiale de la Santé estimait déjà le nombre d’irakiens morts « de manière violente » à 220.000, portant ce chiffre à 600.000 en incluant les décès « liés au conflit ».

Comme ceux de Donald Duck, des chiffres « gonflés », sans doute eux aussi !

Ouais ! C’est joli la guerre, pour Noël, je veux une console Nindodo pour m’y entrainer ! Et je connais déjà toutes les étapes du jeu. Pour se faire la main, on commence par définir un « axe du mal », ensuite, il faut trouver des « Etats voyous ». On est alors prêt à lancer l’opération « liberté pour l’Irak » que l’on rebaptisera rapidement opération « choc et stupeur », puis « scorpion du désert » et enfin « crotale du désert ». Et hop, vous avez gagné un puits de pétrole.

Bon, pourquoi je vous cause de tout ça moi ! C’est la crise, on a d’autres chats à fouetter (pôvs bêtes). Et puis c’est quoi 1000, 3000, ou même 6000 milliards de dollars face à la dette, non mais !

Non en fait, si je cause de ça, c’est qu’il se passe parfois des coïncidences étranges. Alors que les ricains fêtaient hier en grandes pompes (à clous) la fermeture de leur dernière base militaire en Irak. Aujourd’hui, c’est une autre fête qu’ils commencent, celle de Bradley Manning.

Ouais, la fête à Bradley, c’est nettement moins médiatique que la fin (officielle) de la guerre en Irak, et d’ailleurs, elle n’aura sans doute pas de couverture médiatique en direct, la sécurité militaire s’en charge.

Bradley Manning donc, c’est ce jeune militaire malotru (si, ça existe) accusé d’avoir balancé au malintentionné Wikileaks des paquets de documents très bien intentionnés, eux, dans lesquels ont trouvait, par exemple, confirmation des joyeuses pratiques des militaires américains avec les prisonniers irakiens. Mais on y trouvait aussi un relevé assez édifiant de ce que nos chers dirigeants du monde pensent les uns des autres, et je vous passe le détail…

Bref, comme ils n’ont plus rien fêter en Irak, les militaires ricains, ils ont décidé de faire la fête à Bradley.

Il faut dire qu’il n’y est pas allé de main morte, le Bradley, accusé qu’il est de « collusion avec l’ennemi », « diffusion de renseignements militaires », « publication sur Internet de renseignements en sachant qu’ils seront accessibles à l’ennemi » ainsi que « fraude et violation du règlement militaire », et l’on en oublie sans doute.

Ah que ! Jolie fête que cela va être. Ils ont bien fait de terminer la guerre en Irak !…

Mais au fait, à propos de chiffres, j’ai oublié un petit truc. Combien qu’elle a rapporté cette guerre, et à qui ?…

Dis le chiffre, c’est pour quand la révolution !

Posted in: Merdialisation ?