Ben oui, merci patron, et pour vous remercier si tant et plus, nous allons changer de rôle. Et vous irez limer la tôle, alors que nous patronnerons…
Ben non ! Ce n’est pas de moi ! C’est des Charlots.
Oui, Les Charlots, tout le monde se souvient de leurs nanars nunuches et autres bidasseries de bazar. Et c’est dommage, parce qu’elles ont occulté le reste.
Tiens, par exemple, dans « Les bidasses en folie » réalisé en 1971 par Claude Zidi, parodie d’un antimilitarisme encore plus primaire que le mien, Gerard Rinaldi se permettait de citer une petite phrase de Paul Valéry :
« La guerre c’est le massacre de pauvres qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui, eux, ne se massacrent pas ».
Et tout le monde a entendu leur titre phare « Merci patron », mais qui a écouté que ;
« Merci patron, ce que vous faites ici-bas, un jour dieu vous le rendra. Mais en attendant ce jour, pour vous prouver notre amour, nous voulons tous vous offrir un peu de notre plaisir. Nous allons changer de rôle. Vous irez limer la tôle et nous nous occuperons de vos ennuis de patron…
Nous serons patrons. A vous le plaisir de travailler pour nous, vous serez heureux, comme un fou. Nous serons patrons. Ce que vous avez fait pour nous, nous le referons pour vous… »
…
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Et qui se souvient qu’en 1966, alors que Luis Régo était emprisonné au Portugal pour avoir déserté, ceux qui ne s’appelaient pas encore Les Charlots, mais Les Problèmes, chantaient une « Ballade à Luis Régo, prisonnier politique ».
« Nous dirons partout, sur tous les tons, qu’on t’a pris ta liberté, et qu’on t’a jeté au fond d’une prison pour rien, sans raison. Nous chanterons tout bas cet air écrit pour toi, contre tous les tyrans et contre toutes leurs lois… »
…
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Et toujours sous le nom Les problèmes avant de se nommer Les Charlots en hommage à Chaplin :
« On m’avait parlé d’égalité, de liberté, de fraternité, je croyais voir les gens s’aimer, mais je les ai bien regardé… Non je ne vois rien… qui vaille le coup. Fermons les yeux car le monde est fou… »
…
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Ou encore avec Antoine et Les Problèmes, quelques contre-élucubrations problématiques
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Et pour finir une petite parodie…
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Quoi que, je n’y résiste pas…
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Et une toute dernière pour faire plaisir à nos vicaires et nos curés,
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Ben oui, c’était ça aussi les Charlots. Alors Merci Gérard Rinaldi et j’espère que tu emmerderas encore longtemps le Grand Vicaire. Et merci à Jean, Phil, Jean-Guy et Luis. Merci Les Charlots de m’avoir bien fait charlotter.
linoroberto
5 mars 2012
bel hommage , derrière leur cote fantaisiste , les charlots avaient de multiple talent .a l heure ou la plupart des artistes du show bizz ne pensent qu a leur carrière et au fric qui va avec , les charlots eux a leur époque faisaient dans le subversif dans la continuité de 68..
et 68 a dure quelque année encore , époque ou les objecteurs de conscience menaient la lutte , ou sur le plateau du Larzac les 1er ecolo luttaient contre la grande muette dans un pays flique des radios et télé au pas, car sous Pompidou et Giscard les RG.et le sac étaient main dans la main, un pour ficher l autre pour casser du gréviste syndique et de l afficheur de gauche ………luis rego la journée d un fasciste ….bonne soirée )))
jean-michel plouchard
6 mars 2012
Si tu regardes bien, il y a même le tarpé made in Larzac à la fin
Bonne journée à toi
Mistou
5 mars 2012
Qui qu’a dit que l’humour et la bonne humeur sont la politesse du désespoir ??
Sais plus…… mais c’était pas con comme truc..
Merci Jean-Mi.. Un sourire pour toi et pour lui et les autres 🙂
jean-michel plouchard
6 mars 2012
Merci à toi Mistou, tu m’as permis de connaître un certain Achille Chavée pour qui l’humour, mais faut qu’il soit noir, est la politesse du désespoir (ben oui, s’il est blanc ou jaune, ça ne rime pas !)
jean-michel plouchard
6 mars 2012
L’humour et le désespoir…
Le vilain petit canard 66
5 mars 2012
C’ est marrant, dans les petites commémorations médiatiques, on a surtout entendu « Paulette » et pas beaucoup « Merci patron » et pourtant quel succès cette chanson, on l’entendait partout aussi bien dans les bureaux que dans les ateliers, on dirait qu’elle dérange encore plus aujourd’hui …
jean-michel plouchard
6 mars 2012
Et moi qui pensais que « merci patron » était devenu l’hymne du MEDEF !